Paroles de jeunes volontaires : Suzy, en Service Civique au Népal avec Codegaz

Publié le 22/08/2022

On a des questions et des appréhensions plein la tête en partant, et oui, c’est un sacré bouleversement, une période très intense, mais c’est très formateur et cela laisse des souvenirs pour la vie ! – Suzy

AVANT MON VOLONTARIAT DE SERVICE CIVIQUE

Avant mon départ au Népal, j'étais juriste intérimaire en droit de l'énergie pendant un an et demi. 

J'ai déjà été volontaire dans un centre écologique au Mexique pendant un peu moins de six mois dans le cadre d’un chantier international avec l’association Concordia. Je souhaitais renouveler l'expérience mais cette fois-ci partir plus longtemps et dans le cadre d'un service civique pour avoir un meilleur encadrement et également être indemnisée. 

J'ai eu connaissance de cette mission au Népal pour Codegaz en allant sur le site internet service civique car je recherchais une mission de Volontariat de Service civique (VSC) à l’étranger. 

Je connaissais déjà un peu le Népal suite à mes échanges avec deux élèves d’une école népalaise que mes parents ont parrainé il y a plusieurs années. Nous correspondions régulièrement en anglais. Elles avaient à peu près mon âge. 

J'avais également candidaté à d'autres missions de service civique en parallèle. Codegaz a été le premier à me contacter. J'ai eu une réponse positive assez vite après mon entretien. Cette mission en particulier m'a plu car les projets étaient variés et touchaient au domaine de l'énergie (biogaz).

PENDANT MON VOLONTARIAT DE SERVICE CIVIQUE

J'ai effectué ma mission durant six mois avec Carla, elle aussi volontaire en service civique. 

Les différences qui m’ont le plus marqué à mon arrivée au Népal, outre la langue et l’environnement bien sûr, sont la rapidité avec laquelle les personnes sur place, celles avec qui  je travaillais ou non, m’ont accueilli, c'est-à-dire comme un ami voire un membre de la famille. Je peux également relever la souplesse dans le travail, sans le moindre stress (improvisation avec les moyens du bord, “je viendrai vous voir vers 10h ou peut-être plutôt midi”, “aujourd’hui je ne peux pas, je vais encore à un mariage”).

Bien entendu, il a fallu du temps pour s’adapter à notre nouveau lieu de vie, pour affronter les regards curieux des habitants qui ne voient que très rarement voire jamais de touristes dans leur ville, et aussi apprendre à travailler avec mon binôme et notre traductrice.

Ce sont les rencontres qui m’ont le plus marqué : les collègues, les amis, les voisins, la famille de notre hôtel… Le pays en lui-même que j’ai découvert autrement qu'en touriste et dont les souvenirs n’en sont que plus forts.

Les missions étaient très variées : état des lieux des 80 biodigesteurs construits par l’association (il nous a fallu un bon mois pour tous les visiter car certains étaient très loin), planification et suivi des grosses réparations (nous avons fait les changements de matériels et petites réparations nous-même), suivi de la construction de récupérateurs d’eau, premiers échanges pour un éventuel projet d’orphelinat, commande et livraison d’arbres fourragers dans des familles, ou encore rencontre avec le principal et les professeurs d’anglais d’un établissement scolaire pour la mise en place d’un jumelage.

Donc pas mal de travail de terrain mais aussi, et sans doute le plus délicat, un rôle d’intermédiaire – de négociateur entre Codegaz et notre ONG partenaire BSP à Kathmandu, ainsi qu’avec notre maître d’œuvre sur place. La communication était facilitée par notre présence sur place mais les non-dits et les désaccords restaient assez nombreux ou du moins étaient pesants au quotidien.

Les qualités dont j’ai le plus eu besoin ont donc été la patience et la communication, outre une nécessaire capacité d’adaptation. Il faut accepter que les choses soient différentes, observer avant de faire et ne pas chercher à tout prix à faire les choses comme on les avait pensées au départ, même si c’est parfois un peu décourageant et frustrant.

APRÈS MON VOLONTARIAT DE SERVICE CIVIQUE

Je m’étais préparée à être bouleversée en arrivant, au cas où, et finalement j’ai beaucoup plus apprécié ce pays que je ne l’aurais pensé.

Notre traductrice a été d’une aide très précieuse et je pense que les difficultés auraient été bien plus nombreuses si nous ne l’avions pas eu à nos côtés ainsi que son adorable famille ! J’ai tout de même fini en beauté mon VSC avec un rapatriement une semaine plus tôt que prévu à cause d’un œdème de Quincke, mais tout s’est très bien fini grâce à mon binôme, notre traductrice et le trio assurances – ambassade – Codegaz pour assurer mon rapatriement. La seule trace que m’a laissé cet incident est le regret de ne pas avoir pu dire au revoir à tous mes amis népalais !

Honnêtement, je garde un excellent souvenir de chaque jour passé au Népal et je suis très reconnaissante ! S’il fallait tout de même choisir des meilleurs moments, je dirais que les derniers moments ont été les plus beaux : les projets qui ont bien avancé, les familles que l’on a pu aider à notre niveau, nos petites habitudes qui ont fini par se mettre en place à l’autre bout du monde et surtout regarder le chemin parcouru et voir l’aisance avec laquelle on vit et travaille maintenant au quotidien dans un pays si différent du nôtre.

Je pense que ce VSC m’a prouvé que j’étais capable de m’adapter relativement facilement et plus important encore que j’aimais ça : bouleverser mes habitudes, foncer dans l’inconnu, accepter de ne pas tout maîtriser, accepter de ne pas savoir… C’est aussi pour cela que j’ai choisi un pays dans lequel je n’étais jamais allée avec une langue que je ne parlais pas et des missions très éloignées de celles d’une juriste. Je pense aussi être plus positive et plus confiante sur l’avenir.

Au-delà des connaissances techniques et de la pratique de l’anglais, je pense surtout avoir gagné en savoir-être : communication, travail d’équipe, créativité et capacité à improviser, à négocier et à rechercher des solutions. J’étais également curieuse de voir comment se mettaient en place et se déroulaient les projets internationaux d’une association.

J’ai effectivement envie de continuer de m’impliquer bénévolement avec Codegaz ou d’une autre manière à Lyon, à Nantes (où je suis juriste intérimaire pour 6 mois) ou ailleurs.

Je serais prête à retourner au Népal ou dans un autre pays pour du volontariat. Cette envie ne m’a jamais quittée depuis mon premier volontariat au Mexique. En fait, depuis la fin de mes études, je sens toujours que j’ai besoin de nouveau, de différent et d’ailleurs.

Oui, je recommande à d’autres jeunes le volontariat à l’international (en VSC ou non d’ailleurs) ! On a des questions et des appréhensions plein la tête en partant, et oui c’est un sacré bouleversement, une période très intense, mais c’est très formateur et cela laisse des souvenirs pour la vie ! Au retour, tu te remercieras d’avoir franchi le pas et d’être parti. Même si, dans le pire des cas, ce n’est pas ce à quoi tu t’attendais ou que cela ne va pas forcément avoir des bénéfices directs pour ta vie professionnelle, c’est une aventure unique et elle pourrait bien t’aider à entrer plus sereinement dans le monde du travail.

Au-delà de ça, je crois qu’avec ce VSC je suis plus prête à me lancer dans des projets professionnels qui me sortent de ma zone de confort (missions avec plus de responsabilités, déménager pour le travail…). Et puis, pour être honnête, je pense qu’il est plus facile d’exercer un emploi qui comporte, pour la plupart, une part de monotonie et qui peut s’avérer chronophage surtout les premières années, quand tu as pris le temps et saisi la chance d’exercer des missions originales pleines de rebondissements dans un cadre totalement différent de celui de ta vie professionnelle par la suite.

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