Longtemps dénigrés, les savoirs paysans sont désormais considérés comme un stock de connaissances potentiellement disponibles pour penser/repenser les pratiques en agriculture et soutenir l'instauration d'un modèle agroécologique. Leur valorisation, à l'échelle des territoires du Nord comme du Sud, représente donc un enjeu majeur de développement agricole et rural.
Dans ce contexte, une collaboration fructueuse s’est mise en place depuis 2022 entre plusieurs partenaires africains et français dans le cadre d’un projet de valorisation des savoirs paysans : l'Université Abomey Calavi au Bénin, l'Ecole Nationale Supérieure Agricole au Sénégal, l'Institut National de Formation Agricole au Togo, L'Ecole Nationale Supérieure de Formation de l'Enseignement Agricole de Toulouse, l'Université Toulouse 2 Jean Jaurès et l'association SOL.
Retour sur les objectifs et activités menées:
Le projet, financé par la Région Occitanie, a porté sur l'élaboration et l'expérimentation d'un curriculum de formation de formateurs reposant sur la mobilisation de savoirs paysans. A travers ce dispositif de formation, qui a privilégié des apprentissages par le faire, l'objectif était de favoriser l'essaimage de ces savoirs au sein des communautés agricoles.
Le projet a ainsi été structuré autour de deux types d'activités :
– La première activité a consisté à recenser les savoirs paysans mobilisées dans quatre territoires d'étude : Abomey Calavi au Bénin, Ndiop au Sénégal, Tové au Togo, Mirande en France. Lors de cette activité, une cartographie desdits savoirs a été dressée afin d'identifier des acteurs individuels et collectifs qui en étaient détenteurs. Au total, 275 entretiens ont été réalisés et 148 savoirs répartis sur les quatre territoires ont pu être dénombrés.
– La deuxième activité a eu pour but la mise en œuvre d'une démarche d'ingénierie de formation et a comporté plusieurs étapes :
(i) Ecriture d'un curriculum de formation par compétences en agroécologie intégrant des savoirs paysans ;
(ii) Mise en œuvre expérimentale de ces curricula dans quatre territoires
(iii) Capitalisation d'expériences à travers la mise en œuvre d'une plateforme numérique et d’un séminaire de restitution: https://www.ffase.org
Résultats atteints:
Le dispositif mis en place a permis de former plus de quarante formateurs de formateurs en 2023. Depuis cette date, ces formateurs ont essaimé directement ou indirectement les connaissances apprises auprès de 500 producteurs environ.
Par ailleurs, l'action de formation engagée a été répliquée dans un autre territoire d'Afrique Centrale, Mfou au Cameroun, avec le soutien du Réseau International de Formation Agricole et Rurale (RI FAR) de Montpellier.
Fort de ces résultats prometteurs, les partenaires du projet souhaitent poursuivre leur collaboration pour soutenir la valorisation des savoirs paysans dans les formations à l’agroécologie.
