Création d'un Centre de Nutrition Infantile à Zam au Burkina Faso

Ce projet que nous développons à Zam s'adresse plus particulièrement aux femmes avec la création d'un centre mères-enfants. La première étape de ce projet est l'ouverture d'un centre de nutrition infantile (CNI). Au Burkina Faso, la malnutrition est au cœur des préoccupations et les discussions avec l'association locale MoringaWays, le dispensaire, le maire, etc. nous ont montré l'importance d'ouvrir ce centre. Le CNI a ouvert fin février 2024.

Le centre :

Ce projet s'articule donc autour de deux axes principaux : un axe sanitaire avec la distribution de bouillies enrichies à des enfants en situation de malnutrition et un axe éducatif avec une sensibilisation de la population à des problèmes prioritaires. L'association MoringaWays est responsable du fonctionnement du CNI et de l'organisation des séminaires.

Le projet devait être poursuivi par la mise en place d'activités permettant l'autonomie des femmes avec deux volets : développement d'activités génératrices de revenus : séchage et transformation de produits maraîchers (maraîchage important dans la commune) et alphabétisation pour l'ensemble de la population. Néanmoins en raison des problèmes sécuritaires qui nous empêchent d’aller sur le terrain pour discuter de sa mise en place avec les différents responsables locaux, ce projet est actuellement en suspens.

Pour découvrir le Centre de nutrition infantile : https://youtu.be/o3z_gXk5BsY

• dispose d'une cuisine, d'une salle polyvalente et d'un espace dédié aux tâches administratives et au suivi des enfants.
• il accueille 6j/7 une vingtaine d’enfants en état de malnutrition chronique adressés par le responsable du Centre de Santé et de Promotion Sociale (dispensaire) de Zam. Deux Agents de Santé à Base Communautaire formés au dispensaire de Zam, assurent la préparation de bouillies enrichies en moringa, tiennent le registre de présences des enfants et suivent leur évolution. Les bouillies sont données aux enfants par leur mère. L'association MoringaWays fournit gratuitement le moringa, l'eau ainsi que les arachides et le niébé (haricot) cultivés sur la plantation de moringa à la saison des pluies (agroforesterie).
• il organise des séminaires de sensibilisation et d'information liés à la santé, l’hygiène et la nutrition (6 en 2024) qui s'adressent à l'ensemble de la population mais ce sont essentiellement des femmes qui y participent (une cinquantaine de participantes à chaque séminaires). 

Ce projet s'articule donc autour de deux axes principaux : un axe sanitaire avec la distribution de bouillies enrichies à des enfants en situation de malnutrition et un axe éducatif avec une sensibilisation de la population à des problèmes prioritaires. L'association MoringaWays est responsable du fonctionnement du CNI et de l'organisation des séminaires.

Le projet devait être poursuivi par la mise en place d'activités permettant l'autonomie des femmes avec deux volets : développement d'activités génératrices de revenus : séchage et transformation de produits maraîchers (maraîchage important dans la commune) et alphabétisation pour l'ensemble de la population. Néanmoins en raison des problèmes sécuritaires qui nous empêchent d’aller sur le terrain pour discuter de sa mise en place avec les différents responsables locaux, ce projet est actuellement en suspens.

Pour découvrir le Centre de nutrition infantile : https://youtu.be/o3z_gXk5BsY

Contexte

La malnutrition est un fléau dans les pays pauvres, au Burkina Faso la moitié des familles ont un risque élevé d'insécurité alimentaire. La majorité de la population dépend d'une agriculture de subsistance très sensible à la sécheresse, l'alimentation est peu diversifiée et on observe des carences importantes. Les filières à forte valeur nutritionnelle (légumineuses, maraîchage, élevage) sont peu développées et souvent orientées vers la commercialisation et non pour une propre consommation.

Si on s'intéresse à la petite enfance, la malnutrition est responsable d'1/3 des décès au Burkina Faso. En 2020, la malnutrition aiguë touchait plus de 10% des enfants et cette valeur est en constante augmentation en raison de l'insécurité qui règne dans le pays et du déplacement des populations. La malnutrition chronique qui provoque de graves dommages physiques et cognitifs souvent irréversibles, touche plus d’un million d'enfants et atteint plus de 20% des enfants dans la région du Plateau Central.

Un autre point à souligner est l'allaitement maternel exclusif qui est encore trop peu pratiqué au Burkina Faso (moins de 60 % des femmes, selon une enquête nationale effectuée en 2020 par le ministère de la Santé). Outre l'apport nutritionnel, le lait maternel procure à l'enfant une protection passive contre les infections et favorise aussi son développement immunitaire en contribuant directement à l'implantation du microbiote intestinal de l'enfant.

La commune de Zam qui compte 35 villages est située à 85 km à l’est de Ouagadougou et est rattaché à la province du Ganzourgou dans la région du Plateau-Central. Dans cette région le taux de malnutrition chez les enfants reste élevé. Les résultats d'une enquête effectuée en 2018 montrent que la prévalence de la malnutrition aiguë atteint 2,5% et que la malnutrition chronique reste supérieure à 20% dans la région, d’où l’importance de mettre en place une structure permettant l'accès à une alimentation équilibrée.

Le moringa, originaire d'Inde et du Sri Lanka, est un arbre que l'on retrouve dans tous les pays aux climats tropicaux. De nombreuses études ont montré que l'addition de moringa dans l'alimentation permet de rééquilibrer les rations alimentaires. En effet, ses feuilles sont riches en protéines assimilables, minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium etc.) et vitamines (A, B, C etc.), et qualité rare pour une plante, les feuilles contiennent tous les acides aminés essentiels. Le moringa est considéré comme étant un superaliment, au même titre que la spiruline mais beaucoup plus facile à cultiver.

Le projet a été réalisé dans le village de Damigoghin qui dispose d'une plantation de moringa exploitée par l'association locale MoringaWays.

Partenaires locaux

• L'association  MoringaWays ;
• Le Centre de Santé et de Promotion Sociale (CSPS) ;
• La Mairie de Zam.

Objectifs du projet

L’objectif général du projet est de diminuer la malnutrition infantile au sein de la population de Zam et de prévenir la malnutrition chronique en sensibilisant la population et plus particulièrement les femmes aux causes et conséquences de la malnutrition. Le but de ce projet est donc :

1. Limiter les carences chez les jeunes enfants en encourageant la consommation de bouillies enrichies au moringa ;
2. Sensibiliser les populations aux problèmes liés à la nutrition, la santé et l'hygiène ;
3. Développer la production et la consommation de moringa dans les familles.

Activités

1. Construction du CNI et formation du personnel ;
2. Prise en charge de 30 enfants atteints de malnutrition chronique : préparation et distribution des repas, suivi des enfants par 2 Agents de Santé à Base Communautaire ; 
3. Organisation de séminaires de sensibilisation : identifier les thématiques et inviter les formateurs, organisation des séminaires.
4. Le CNI ferme pendant la saison des pluies, les femmes étant dans les champs.

Résultats

1. Construction d'un bâtiment fonctionnel pour accueillir enfants et parents ; deux agents de santé à base communautaire (ASBC) sont responsables de la préparation quotidienne des bouillies pour les enfants et sont capables de suivre leur évolution ; l Le CNI a ouvert le 20 février 2024.
2. En 2024, 76 enfants âgés de moins de 2 ans ont bénéficié du CNI. 25 enfants ayant reçu régulièrement une bouillie enrichie en moringa pendant 6 à 10 semaines, selon leur degré de malnutrition à l'entrée, ont retrouvé un rapport poids/taille et une circonférence brachiale dans les normes. Le problème principal auquel nous avons été confrontés a été la régularité de la prise de bouillies non seulement en raison de l'éloignement de certains enfants du CNI (plus de 20 km pour certains), mais aussi des lacunes des mères concernant l'importance de la prise régulière des bouillies. Nous n'avons pas trouvé de solution concernant l’éloignement des familles. En revanche, les discussions des 2 ASBC employés par le CNI avec les mères ont permis de leur faire comprendre l'importance de la régularité de la prise de bouillies. Depuis la réouverture du CNI en novembre 2024, le nombre d’enfants prenant au minimum 3 repas sur 4 a été multiplié par 3.
3. En 2024, 108 personnes ont assisté à l'un des 6 séminaires, 48 à 2 séminaires et 19 à 3 à 5 séminaires soit un total de 175 personnes.