Les Amazones agricultrices du Bélier de la coopérative APROCCB s'engagent pour le développement inclusif de leur territoire

La coopérative « Les Amazones Productrices de Café Cacao du Bélier (APROCCB) a adopté une démarche structurée pour se renforcer dans un secteur d'activité économique dominé par les hommes, la filière cacao. Elles souhaitent contribuer à la construction d'une filière durable, sans travail enfantin, avec la production et la commercialisation d'un cacao cultivé dans des systèmes agricoles résilientes qui font vivre les ménages en contribuent aussi à la sécurité alimentaire et la protection de l'environnement par la production en agroforesterie, intégrant le vivrier aux plantations de cacao. Même si la production et la commercialisation de cacao en grain est actuellement l'activité principale, la vision de la coopérative est de développer des activités de transformation du cacao en produits dérivés comme le beurre de cacao ou des savons à base des cabosses, mais aussi des produits vivriers en pâte de tomates ou caviar d'aubergine.

Le présent projet prévoit un accompagnement échelonné sur 4 ans, en commençant par le renforcement organisationnel et des capacités en gestion, en accompagnant ensuite l'élaboration d'un plan stratégique et des plans d'affaires, puis proposant de la formation en techniques de transformation et en qualité. La mise en marché des produits sera soutenue par le développement d'une charte qualité et des stratégies de commercialisation.

Il est prévu l'aménagement d'un local de transformation et la présentation des dossiers de financement pour l'acquisition de matériel aux instituts financiers. Un accompagnement pour la mise en marché sur le plan réglementaire comme pour quelques actions de promotion est également prévu.

Contexte

Dans les pays en développement, les femmes représentent 43% de la main d'œuvre agricole et contribuent à 80% de la production des denrées alimentaires mais n'ont accès qu'à 20% des surfaces cultivables. Elles sont mobilisées essentiellement dans les productions vivrières et peu présentes dans les cultures de rentes. En Côte d'Ivoire, les femmes forment par exemple 68% de la main-d'œuvre cacaoyère, mais ne gagnent que 21% des revenus générés par la cacaoculture (Marston 2016). Une des limites pour les femmes c'est l'accès au foncier car elles n'héritent pas de la terre, souvent elles travaillent dans les exploitations appartenant à leurs époux.

La Fédération des productrices de café et cacao en Côte d'Ivoire (FNPCC-CI) a pour objectif de faire reconnaître le travail invisible des femmes dans la cacaoculture et d'œuvrer pour l'autonomisation des femmes productrices de cacao à travers l'accès au crédit et aux intrants, à la formation, au renforcement des capacités techniques et à l'assistance à la réalisation des projets, inégalités auxquels les femmes sont exposées.

Avec 53 coopératives membres et 15000 femmes adhérentes la FNPCC est présente dans 13 régions de la Côte d'Ivoire, dont le Bélier. Dans cette région qui repose pour son économie sur l'agriculture, la cacao est une des cultures phares.

Une des membres de la fédération, la coopérative « Les Amazones Productrices de Café Cacao du Bélier (APROCCB) » s'inscrit pleinement dans les objectifs de la fédération. Comme les autres coopératives, « les Amazones » ont adopté une démarche structurée pour se renforcer dans un secteur d'activité économique dominé par les hommes. Elles souhaitent contribuer à la construction d'une filière durable, sans travail enfantin, avec la production et la commercialisation d'un cacao cultivé dans des systèmes agricoles résilientes qui protègent leur environnement et font vivre les ménages en contribuent aussi à la sécurité alimentaire par la production en agroforesterie, intégrant le vivrier aux plantations de cacao. Elles souhaitent aussi rendre la culture du cacao plus intéressante pour les jeunes générations.

Pour elles, cet évolution passe par un renforcement des capacités en gestion administrative et financière des productrices, la facilitation des projets agroalimentaires en acquiesçant un esprit entrepreneurial, et l'accompagnement des femmes dans leur processus d'autonomisation apaisée en prenant en compte la réalité culturelle et sociale des ménages en Côte d'Ivoire.

Même si la production et la commercialisation de cacao en grain est actuellement l'activité principale, la vision de la coopérative est de développer des activités de transformation du cacao mais aussi des produits vivriers. Les exploitations gérées par les femmes membres sont des systèmes agroforestières ou elles produisent à côté des cacaoyers de l'igname, du manioc, des aubergines, des tomates. Certaines membres de la coopératives se sont déjà lancées dans des activités de transformation très artisanales, elles produisent du savon à base de cabosses de cacao, des bonbons, de la purée de tomate et d'aubergine, le beurre de cacao. La coopérative souhaite mettre en place un système de vente groupée plus performant de ces produits avec une approche qualité consolidée, qui facilitera la commercialisation dans des circuits plus institutionalisés. Cette ambition nécessite une transformation qui répond aux exigences d'hygiène et de qualité réglementaires et impose une local aux normes et des autorisations de mise en marché.

L'accès au crédit est difficile pour le secteur agricole en général et encore plus pour les femmes qui ne disposent pas de terres et peuvent difficilement mobiliser une garantie. La coopérative se projette à développer des dossiers de plan d'affaires solides pour les projets de transformation et ainsi obtenir plus facilement les financements nécessaires pour l'achat de matériel et les fonds de roulement. La disponibilité d'un local approprié est indispensable pour soutenir ces démarches.

Partenaires locaux

Conseil Régional de Bélier

Direction départementale Agricole

Objectifs du projet

Objectif global : La coopérative des Amazones est actrice du développement inclusif des exploitations familiales agricoles de ses membres et de la création durable de la valeur ajoutée sur le territoire.

Activités

L'action prévoit à cette effet dans la première année des formations pour l'équipe dirigeante et les femmes membres en gestion financière ainsi que création et pilotage d'un projet économique. Ceci dans le but de renforcer les capacités de montage et suivi des dossiers financiers afin d'augmenter la crédibilité auprès des organismes financiers. Ces formations seront couplées à un accompagnement de renforcement organisationnel et de leadership s’adressant aux membres du CA.

L'autonomisation des femmes ne peut pas se faire sans leurs familles et un changement de perception de la place et de l'importance des femmes dans la vie économique des foyers et de la société. Le projet prévoit d'accompagner d'un côté les productrices dans leurs discussions avec leurs familles et de jouer un rôle plus actif dans les prises de décision au niveau de la communauté, et de l'autre côté, soutenir le plaidoyer porté par la FNPCC au niveau national pour une amélioration de la situation de la femme agricultrice.

L'action prévoit d'accompagner le projet économique à partir de l'identification des produits prometteurs par des études de marché, le développement et la mise en œuvre d'une démarche qualité, la mise ne place d'un atelier de transformation et une mise en marché conforme aux normes ainsi qu'un premier coups de pouce pour la visibilité et la commercialisation des produits transformés.

Les activités programmées dans ce volet se basent sur les expériences et ambitions de la coopérative, notamment en prenant en compte les activités de transformation déjà en cours. Leurs projets seront vérifiés à l'aide d'une étude de marché et chiffrés, évalués et ajustés par l'élaboration des plans d'affaires.

Résultats

L'objectif est d'outiller les dirigeants et les membres pour permettre à la coopérative de développer une organisation interne structurée et une gouvernance solide ainsi qu'un modèle économique clair et durable, qui fait la distinction entre les activités économiques et les services techniques et sociaux rendus aux membres.
Pour structurer leur projets avec des caps clairs, l'élaboration d'un plan stratégique sera une des activités clés de la première année.

L'idée principale de cet objectif est d'établir un professionnalisme accru pour les activités de transformation, conforté aussi par une démarche qualité adaptée et applicable qui augmentera la valeur des produits et présentera un argument de vente supplémentaire. L'aménagement d'un local et l'élaboration des fiches techniques pour chaque produis ainsi que la mise en place d'un manuel de procédure pour le fonctionnement de l'activité transformation permettront à la coopérative de mieux l'organiser et de s'affirmer comme acteur économique sérieux.